« Union », Jeff Jones, 1972 © L’Écho des Savanes Spécial USA |
L'Os du Gigot, Grégory Jarry, 2004 © Ego comme X 2004 |
Canetor, Michel Pirus, © Les Requins marteaux 2006 |
Coutoo, Andreas, 1989 © Delcourt 1989 |
« Une brève histoire de l'Amérique », Robert Crumb, 1989 © Cornelius 1998 |
Canetor, Michel Pirus, © Les Requins marteaux 2006 |
Cages, Dave McKean, 1990-1996 © Delcourt 1998 |
« Nos consciences », Les Frustré 2, © Claire Bretécher 1977 |
Lucky Luke contre Pat Poker, Morris, 1951 © Dupuis 1970 |
Monolinguistes, Lewis Trondheim, 1992 © Le Lézard 1992 |
« Honeybunch Kaminski », © L'Editeur pirate 1978 |
« Those cute little bearzy wearzies », © Cornelius 2002 |
« Œil de lynx », Les Frustré 2, © Claire Bretécher 1977 |
« Sparky’s best comics and stories » © L'Association 2005 |
Planche I - Quatorze compositions régulières
On peut ici comparer quatorze compositions régulières qui ont été ramenées à un format général similaire, cette opération permettant d’observer synthétiquement à quel point la régularité dans l’organisation des vignettes est un principe modulaire et susceptible de nombreuses variations.
Pour réaliser cette planche, les bandes dessinées choisies ont été numérisées, puis ramenées aux dimensions d’un gabarit unique par homothétie proportionnelle, de manière à coïncider pour le moins à la largeur de ce gabarit quitte à être plus petites en hauteur (ou l’inverse, selon le principe le plus adapté). Puis, les contours des cases ont été décalqués, en respectant au mieux forme et graisse.
Le procédé permet de neutraliser les différences de taille pour ramener ces pages à des dimensions approchantes. On peut dès lors se rendre compte de la très grande diversité des compositions régulières, parfois même au sein de l’œuvre d’un même auteur, comme le montrent les trois exemples de Crumb.
En dépit de la recherche de fidélité, plusieurs approximations doivent être signalées d’autant qu’elles peuvent enchérir les unes sur les autres. Les documents qui ont servi de base au travail sont déjà des reproductions imprimées ; ils ont été numérisés afin de servir de support au décalque, la numérisation pouvant provoquer des déformations. Par ailleurs, dans le cas de contours de vignettes tracés à la main, la méthode retenue ici ne permet pas de restituer avec précision les variations de graisse du contour, fonctions de la pression plus ou moins grande effectuée par le dessinateur sur son outil. Signalons enfin les bandes dessinées où le contour des cases n’est pas marqué par un filet, ici L’Os du gigot. Cette œuvre étant réalisée à partir de photographies, les limites des cases, qui sont les limites des images, apparaissent très distinctement. Afin de restituer cette façon de délimiter les cases, nous avons utilisé un filet en pointillé gris, et également grisé légèrement le fond des cases.
L’altération que nous avons fait subir aux dimensions des compositions permet de mieux les comparer. Il reste que la dernière des reproductions schématiques présentées ci-contre, extraite de l’œuvre de Ware, semble ici la plus petite alors que la page qui nous a servi de modèle est largement la plus grande de toutes celles qui ont été utilisées. L’édition française du livre dont elle est tirée, Quimby Mouse, mesure 28,5 cm de largeur, sur 35,5 cm de hauteur. L’Os du Gigot, de Jarry, qui paraît plus grand, quotte en réalité 16,5 sur 24,5 cm. De fait, la page de Jarry n’occupe pas la moitié de la surface de celle de Ware (40 %).
Enfin, notons que dans certains cas (Bretécher, Trondheim), nous avons ajouté au décalque certains éléments textuels inscrits de toute évidence en intelligence étroite avec le tracé des cases et participant donc à la composition.